
L'Agence Française de Développement auprès de la Tunisie dans la réalisation des objectifs énergétiques
Le dispositif permettra à terme aux consommateurs de maîtriser
leurs factures d’électricité et de gaz.
L’Agence française de développement (AFD) et la Tunisie ont signé
le 4 janvier dernier une convention de coopération portant sur la création d’un
réseau intelligent de distribution d’électricité. Le contrat paraphé
respectivement par le ministre tunisien de l’investissement, du Développement
et de la Coopération internationale, Zied Laadhari et le directeur de l’AFD en
Tunisie, Gilles Chausse, porte sur un pactole de 400 millions de dinars, soit
120 millions d’euros. Un don français de 34 millions de dinars (10 millions
d’euros) octroyé à la Tunisie a été également conclu, pour assurer l’assistance
technique du projet.
Ce financement additionnel sera dédié à la réalisation des dossiers
d’appels d’offres et au suivi du projet proprement dit. « Le projet fait
partie des priorités sectorielles dans les domaines de l’énergie et de
l’environnement, visant à renforcer l’efficacité énergétique pour ainsi
contrôler la demande et à contribuer à la réalisation de l’engagement de
réduction des émissions de carbone de 41% d’ici 2030 », a précisé Zied
Laadhari. Autrement dit, la Tunisie confirme ainsi son engagement pris à Paris
lors de la COP 21 à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre,
principales causes du réchauffement climatique. Le représentant de l’AFD indique
que l’initiative va renforcer l’efficacité énergétique de la Tunisie et
développer le secteur au cours des prochaines années. Gilles Chausse a révélé
que la STEG devient, avec ce projet-pilote, le leader africain en matière de
réseaux intelligents.
L’appel d’offres pour la mise en place de ce réseau d’électricité
intelligent (Smart Grids) sera lancé au cours de ce mois de janvier. La
première phase prévoit l’installation de 400 000 compteurs intelligents
d’électricité et 60 000 compteurs de gaz naturel dans la région de Sfax. Ces
compteurs constituent, de l’avis de Moncef Harrabi, 10% des compteurs de la
Tunisie. In fine, l’opération permettra d’éliminer la facture forfaitaire, à
telle enseigne que chaque client pourra suivre sa consommation d’électricité et
de gaz en temps réel et à distance, de façon à maîtriser sa facture
énergétique. La facturation pourra désormais se faire de façon hebdomadaire ou
mensuelle et le recouvrement sera momentané.
Optimisation des revenus de la STEG en perspective
Par ailleurs, le projet va permettre à la Société tunisienne
d’électricité et de gaz (STEG) d’augmenter ses revenus commerciaux à travers un
nouveau système de facturation avancée et d’extraction améliorée, tel que
l’indique le PDG de la STEG Moncef Harrabi. L’intégration de ce nouveau système
de facturation contribuera à réduire les pertes enregistrées dans la traçabilité
de la distribution de l’énergie électrique. De sources officielles, le tiers du
déficit de la balance commerciale de la Tunisie provient du déficit
énergétique.
A travers la réalisation de ce projet, les énergies renouvelables
seront intégrées dans le mix énergétique du pays, la demande en énergie sera
mieux contrôlée et les recettes de la STEG seront optimisées. La technologie va
également faciliter l’installation des panneaux photovoltaïques et
l’utilisation des énergies renouvelables. Les autorités tunisiennes ambitionnent
ainsi d’intégrer les énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays à hauteur
de 30% d’ici 2030. Selon le ministre Zied Laadhari, ce crédit a été accordé sur
une période de 20 ans, dont une période de grâce de sept ans et selon des
conditions préférentielles.
Gibrile KENFACK TSABDO
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